« Quand la feuille était verte » : un quartier bas carbone sur La Roche-sur-Yon Agglomération (Dompierre-sur-Yon)

A l’origine de ce projet qui s’étendra sur près de 10 hectares sur l’ancienne zone d’activité des Étangs, les élus de la commune, pour qui l’ambition est double. Selon les mots même du maire François Gilet, il s’agit à la fois de garantir « la qualité de vie des habitants mais aussi la protection de ce bien commun qu’est notre environnement ». Et si les deux allaient de pair… ? Et s’ils étaient étonnamment liés ? Et si l’environnement n’était plus vu sous l’angle de la contrainte, mais sous celui du mieux-vivre ?

Chacun connaît la RT 2012, cette règlementation thermique s’imposant aux professionnels de la construction. Depuis le 1^er janvier 2022, elle est devenue règlementation environnementale : RE 2020. Son champ d’action plus vaste prend en compte notamment l’empreinte environnementale du bâtiment ou encore sa capacité à générer de l’énergie. L’objectif national affiché dans le domaine est d’ailleurs celui de la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Pour Oryon, il convient d’anticiper et d’être ambitieux ! C’est ainsi qu’est née en 2019 avec la ville de Dompierre-sur-Yon, l’idée d’un quartier bas-carbone. La ZAC des étangs est dès lors ciblée. Elle bénéficie d’un certain nombre d’atouts : sa belle surface, mais aussi sa bonne accessibilité ou encore sa proximité avec des espaces verts de qualité et son aménagement qui parlaient déjà des ambitions écologiques et le souhait d’un accompagnement de qualité des futurs habitants. Le projet est conséquent : 240 logements sont prévus en toute proximité de La Roche-sur-Yon.

Un quartier bas carbone, oui mais comment ?

Un label existe déjà, certes : le label quartier « BBCA ». Mais, rien ne vaut une adaptation terrain, pragmatique, au plus près des réalités locales. C’est pourquoi Oryon s’engage dans la mise en place d’un référentiel précis, complet, un outil inédit de mesure du projet ! Rappelons ici les enjeux d’un quartier bas carbone et ses nombreux leviers d’action. Ils peuvent être techniques et directs : il conviendra alors d’agir sur des paramètres tels que la gestion des déchets, mais aussi les transports, le bâti et les espaces publics… Ainsi, des courées urbaines limiteront la construction de garages individuels et les circulations de voitures, des tiny houses, maisons miniatures minimalistes et mobiles, optimiseront l’espace tout en limitant les infrastructures lourdes liées aux fondations. Autre exemple, les revêtements de voirie seront conçus à base de granulats recyclés pour un faible impact environnemental… Des mesures directes donc mais qui ne sauraient faire oublier les leviers indirects d’action, c’est-à-dire le rôle joué par les usagers et futurs habitants, en fonction de leur comportement. Un guide de bonnes pratiques sera conçu et largement diffusé. Le projet urbain devra donc être développé simultanément sur ces deux volets avec, en sus, la prise en compte de son intégration à l’échelle de la commune !

Comparatif graphique des économies possibles, exprimées en tonne de CO², selon la conception du quartier et les comportements des habitants. Issu de l'étude globale réalisée pour le projet.

Un quartier bas carbone et une démarche éco-citoyenne : zoom sur la phase 1

Les feuilles vertes se déploieront en plusieurs phases. Ce programme comprendra des logements individuels en grande majorité, mais aussi des logements intermédiaires et de type petits collectifs. Une emprise foncière mobilisable permettra à terme l’implantation d’un équipement public ou de quelques commerces ou services de proximité ainsi que certains espaces publics, aires de jeux ou jardins potagers. Trois phases distinctes sont prévues et s’échelonneront sur plusieurs années. Mais la première phase a d’ores et déjà démarré ! Elle consiste en la livraison de 28 lots pour la construction effective de maisons individuelles… dès 2022.

La démarche est ambitieuse dans son concept, nous l’avons vu. Elle est aussi très originale dans sa mise en œuvre car elle s’appuie sur la sensibilisation des futurs habitants aux enjeux du projet ! Ainsi, les candidats acquéreurs sont-ils invités à participer à une réunion collective préalable, dans un esprit que l’on pourrait finalement qualifier « d’éco-citoyen » ! Accès et stationnement, implantation des constructions, volumétrie et harmonie des couleurs, adaptation du projet au terrain choisi, aménagement des espaces extérieurs… autant de thématiques passées au crible et qui, regroupées, constituent un formidable cahier de prescriptions et recommandations architecturales et environnementales. L’objectif de ce document : définir des règles communes mais surtout donner aux futurs habitants du quartier des outils d’aide à la conception de leur projet ! Une grille d’évaluation a également été élaborée, chaque projet devant, en fonction de neuf critères pré-établis, obtenir une note suffisante pour être finalement validé… Imperméabilisation des sols, compacité du bâtiment, recours aux matériaux bio-sourcés, étanchéité à l’air, pour n’en citer que quelques-uns, sont mesurés et éprouvés dans l’attente d’un visa favorable au dépôt effectif du permis de construire. On notera que certains des critères choisis ne sont même pas inscrits dans la RE 2020, mais ils figurent déjà, en notion d'accompagnement, dans le cahier des charges mis en place pour Les Feuilles vertes. Une manière pour Oryon et ses partenaires, une fois de plus, d’anticiper et de conforter les résultats à venir !

À terme, si l’on inclut des mesures plus globales telles que la mise en place d’un habitat participatif ou l’intégration d’une AMAP à l’échelle du quartier… une réduction supérieure à 35% des émissions carbone pourrait bien être atteinte…, le tout bien sûr avec l’appui des usagers du quartier et la complicité active de la commune !

La démarche novatrice associant les candidats aux Feuilles vertes et l’objectif de sobriété carbone ont séduit. 19 des 28 lots ont déjà été attribués et les constructions démarreront effectivement au premier trimestre 2022. Certes, le projet a nécessité un lourd investissement temps pour les équipes et l’ensemble des acteurs impliqués… Certes, la flexibilité pour la vente d’un terrain est moins grande, le suivi plus fin. Mais, ces bases serviront l’avenir de l’aménagement des futurs quartiers, qui, un jour, devront impérativement répondre à ces exigences. Une anticipation heureuse qui, permettra alors de gagner du temps et laissera de beaux jours à la planète et ses habitants !